La 79ème Foire du livre de Lisbonne a ouvert ses portes. Ou mieux, son ciel. Puisqu’il faut savoir que la plus grande foire du Livre au Portugal se déroule en plein air au Parc Eduardo VII, un havre de verdure coincé entre l’Établissement pénitencier de Lisbonne, un édifice construit en 1885 et la place du Marquis de Pombal.
En haut du jardin Edouardo VII on peut se délecter de la vue plongeante et dégagée de Lisbonne, où on a l’impression qu’il nous faut juste tendre le bras pour caresser les eaux du Tage. Et il serait bien dommage d’être a Lisbonne et de ne pas profiter de cet espace vert, à la française, avant de s’aventurer dans l’avenue de la Liberté.
La première Foire du Livre de Lisbonne a eu lieu plus bas, sur la place D. Pedro IV, plus connu par le Rossio, en mai 1930, avant de voyager par la rue Auguste ou encore la Place du Commerce. Le Rossio est un endroit central et très vivant de Lisbonne. De là, on peut apercevoir les ruines du Couvent du Carmo et l’ascenseur de Santa Justa, qui offre une vue imprenable sur Lisbonne. On peut également apercevoir le Château de São Jorge, qui veille depuis 1147 fièrement sur la ville et le Tage.
Sur la place du Rossio se trouve le théâtre D. Maria II, qui a été construit en style néoclassique, à la place d’un ancien palais royal et inauguré en 1846. Le théâtre arbore en haut de la façade une statue du fondateur du théâtre portugais, Gil Vicente.
Plus tard, la Foire du livre de Lisbonne s’est installée dans l’avenue de la Liberté,qui est, en quelque sorte, les Champs-Elysées de Lisbonne.
Cette large et magnifique avenue de Lisbonne a été construite après le tremblement de terre de 1755 et malgré son nom était, à ses débuts, entourée de murs et accessible seulement à la bourgeoisie lisboète. Ce n’est qu’en 1831, lors de l’arrivée des libéraux au pouvoir que les murs ont été abattus et l’avenue ouverte à tous.
Lorsqu’on se promène à pied dans l’avenue de la Liberté, on peut encore témoigner de l’élégance d’une Lisbonne quand le temps prenait son temps. On peut admirer le monument aux morts de la Grande Guerre, la statue de Simon Bolivar, cadeau de la communauté portugaise du Venezuela, une évocation des deux plus grands cours d’eau, le Tage, qui caresse Lisbonne et le Douro, qui offre une des plus belles promenades en bateau dont on puisse rêver.
Ici et là, ont peut admirer quelques édifices aux façades art nouveau et néoclassiques, comme le cinéma Tivoli et la maison Lambertini, notamment. Malheureusement celles-ci disparaissent peu à peu en faveur de bureaux modernes.
Le sol est richement décoré de motifs abstraits et des magasins de marques internationales se sont installés, à côté des luxueux hôtels, ce qui place l’avenue de la Liberté parmi les 40 avenues les plus chères du monde.
On trouve également quelques-uns des plus illustres écrivains portugais, Alexandre Herculano, historien, poète et journaliste; Almeida Garrett, romancier, dramaturge, poète et homme politique; António Feliciano de Castilho, écrivain romanesque et l’inventeur de la ‘méthode Castilho’ de lecture; Oliveira Martins, homme politique, historien, dramaturge et romancier, Manuel Pinheiro Chagas, écrivain, journaliste et homme politique (à qui ont doit l’excellentissime Histoire du Portugal en 14 volumes, que votre humble serviteur rêve d’acheter – je pense que le message est passé -) dont les statues embellissent l’avenue et tenaient compagnie à la Foire du livre avant qu’elle déménage au Parc Eduardo VII.
Dans ce lieu magnifique de la ville de Lisbonne, à deux pas du Jardin Amália Rodrigues, la diva do fado, embelli d’une œuvre magnifique de Botero.
Une promenade par le jardin vous fera découvrir la magnifique enceinte sportive Carlos Lopes, dont une première version été construite en 1923, au Brésil, lors de l’Exposition internationale de Rio de Janeiro.
Reconstruit à Lisbonne et appelé Palais des Expositions, son inauguration a eu lieu en 1932, lors de la Grande exposition industrielle portugaise. Il a été adapté en 1946, pour pouvoir accueillir le championnat du monde de hockey sur roulettes en 1947. Il a été rebaptisé en 1984, en hommage au marathonien portugais Carlos Lopes, médaillé d’or aux jeux Olympiques de Los Angeles en 1984, médaillé d’argent aux jeux olympiques de Montréal en 1976 et vainqueur du marathon de Rotterdam en 1985, entre autres.
A Estufa Fria (Les serres du jardin Edouard VII),sont un autre point d’agréable promenade. Faut savoir qu’au 19ème siècle, ce magnifique jardin au cœur de Lisbonne n’était qu’une carrière de pierre, qui a été transformée par un modeste jardinier afin d’abriter les espèces végétales destinées à embellir l’avenue de la Liberté.
L’inauguration des serres a eu lieu en 1933. On y trouve plusieurs plantes tropicales et équatoriales.
Il s’agit d’un des espaces verts les plus agréables de la capitale portugaise, et où, parmi des lacs, cascades, cactus, viviers des poissons d’eau douce, on peut s’inspirer des quelques moments de calme et paix, propices aux baisers d’amoureux, aux promesses éternelles et à la lecture.
Et dire que la Foire du livre de Lisbonne est juste, juste à côté. Alors vous venez?…
merci pour l’article.
j’etais il y a quelques jours à la foire aux livres 2009.
Quelle belle ambiance ! les gens sont très souriants et tres aimables. Avec 29 ° de soleil et la fraicheur dans le parc, votre commentaire est vrai et bravo le blog !
Ah oui j’aimerais bien y être…. flâné entre les livres, m’asseoir un peut dans la « estufa fria » et puis faire une longue promenade dans l’avenida da liberdade, et m’asseoir calmement au « cais das colunas » e regarder le Taje, les mouettes et l’agitation des bateaux qui traverse le fleuve…ah oui!
Tout me tente, Armando… ces superbes allées pavées, ce jardin paradisiaque pour se balader en amoureux et bouquiner… et la foire du livre! Que rêver de mieux!
Merci encore pour nous avoir conté ton Portugal ! A bientôt..
C’est formidable cette foire examinée dans les moindres détails : histoire, emplacement, sculptures, jardins, sol, kiosques! Un rêve!!!
Il ferait bon de flâner un moment dans le jardin Edouard VII et admirer le Tage, ensuite marcher tranquillement dans l’avenue de la Liberté et en fin de compte tout visiter, après tout, pourquoi pas ?
Pour l’instant, tes belles illustrations et ton texte me font rêver…
Merci Armando !
Non seulement ton article est intéressant (comme toujours Armando !) mais les illustrations sont remarquables, celles du jardin Edouard VII et surtout celles des allées pavées…
Quel raffinement ! Quand on pense que c’est réservé aux pieds ! Qui parmi les piétons habitués regarde encore la beauté du pavage ?
QUE SAUDADES……..
Comme d’habitude très complet et bien tentant
Merci Armando
Oh je voudrais tant me ballader dans les serres du jardin Edouard VII.. avec un livre à la main, il va de soi. Que ces espaces verts sont magnifiques. Un voyage déjà inoubliable. Merci Armando !