Je vous emmène aujourd’hui faire une balade dans l’historique et très animé quartier du Chiado.
Selon certains érudits, le nom viendrait du bruit des roues des carrosses qui devaient monter les rues aux pentes très accentuées. Un autre courant veut que le nom vienne du poète du XVIième siècle, António Ribeiro, dont le surnom était le « Chiado« . D’autres encore soutiennent que le nom est dû à un richissime marchand de vin.
Personnellement, je m’accommode bien des trois versions et d’autres qui viendraient encore.
Le Chiado est le nom d’une place, mais également le nom donné au quartier entre le célèbre Bairro Alto et la Baixa.
C’est là que nous entendons battre le cœur de Lisbonne. Malgré le tremblement de terre de 1755 qui beaucoup affecté le quartier et l’incendie de Lisbonne en 1988, le Chiado continue, comme presque indifférent aux tragédies de son passé, nous émerveillant du présent, de toutes les pages d’histoire qu’il veut bien nous laisser lire.
Et, il me semble indiscutable qu’il existe plusieurs ‘Chiados’… Celui des magasins populaires comme les grands armazens do Chiado (aujourd’hui un mini centre commercial), les boutiques de la rue Almeida Garrett, qui ont fait les beaux jours de la bourgeoisie et de l’aristocratie portugaises et qui, avec le temps, sont devenues plus ou moins accessibles à tout un chacun.
Le Chiado des librairies, où, la plus connue, la librairie Bertrand, fondée en 1732 par le Français Pedro Faure, située dans une rue à proximité, avait été détruite lors du tremblement de terre de 1755.
La persévérance de Pierre Bertrand, gendre de Pedro Faure, a fait renaître la librairie en 1773, dans le lieu où nous la trouvons encore aujourd’hui. La librairie Bertrand est en quelque sorte le plus beau vestige de l’importance que les Français ont eu dans l’histoire du livre et des librairies au Portugal.
Elle a été un lieu privilégié, une sorte de club littéraire, par où sont passés quelques grands noms de la littérature portugaise. Alexandre Herculano, Oliveira Martins, Eça de Queiros, Antero de Quental, Ramalho Ortigão, Aquilino Ribeiro (photo), Fernando Namora, Urbano Tavares Rodrigues et José Cardoso Pires, qui, selon les époques, ont inscrit leur nom dans l’histoire de la célèbre librairie.
D’autres libraires, comme la librairie Sá e Costa, librairie A. Ferin ainsi qu’une multitude des librairies de livres d’occasion et anciens (Alfarrabistas) sont présentes, un peu partout dans le quartier.
Et puisque nous sommes dans le sujet, pourquoi ne pas vous dire une mot du Chiado des écrivains.
D’abord, Almeida Garrett qui donne son nom à l’artère principale, puis une passage obligatoire, la Brasileira, avec sa statue de Fernando Pessoa assis a une table.
Le poète serait né à deux pas de là, dans une maison en face du théâtre de S. Carlos.
Évidemment que plusieurs autres noms de la culture portugaise ont fréquenté l’endroit. Il me vient l’envie de vous citer celui qui aurait introduit le futurisme au Portugal, le peintre Guilherme Santa Rita, grand admirateur de Picasso et qui avait souhaité que toutes ses peintures soient détruites, après son décès. De son œuvre. il ne resterait, semble-t-il que deux tableaux.
Le poète António Ribeiro, connu par ‘le Chiado’ puisqu’il aurait habité le quartier pendant de longues années.
Le poète des poètes, Luis Vaz des Camões, sur la place qui porte son nom, le regard tournée vers le Chiado.
Je me permets, avec votre permission, l’écart de descendre la Rue de l’Alecrim de quelques mètres, juste pour vous montrer la splendide statue d’Eça de Queiroz, sur la discrète place Barão de Quintela.
à suivre…
nb – Je n’ai pas de site Web
Ancien professeur au Lycée français de Lisbonne, et client de la Librairie Bertrand dans les années 50, je connaissais bien les autres, car j’aime les auteurs portugais (Camões – bien sûr – Namora, Eça de Queiroz, Aquilino, Saramago, et surtout Pessoa) mais je ne les lis pas dans le texte d’origine… J’ai une grande admiration pour le Portugal, en particulier pour Lisbonne, que j’ai exprimée dans un livre – à compte d’auteur, tiré à 500 exemplaires – mais jugé intéressant par ses lecteurs et par la presse, intitulé « il a neigé sur Lisbonne ». Une étape de ma vie personnelle. Le livre cité ici me paraît original, et fait vivre ce quartier du Chiado que j’ai vu brûler en rêve pour apprendre le lendemain matin qu’il était en cendres!
Je reviens juste de Lisbonne où j’ai fait imprimer un livre bilingue: Barcos de Papel entre Arruda dos Vinhos et Cachoeiro do Itapemerim/barcos de papel …. Un chapitre a le titre de : Promenade dans Lisbonne.
C’est maintenant que je découvre vos photos qui sont magnifiques et qui nous ramènent à un temps passé que j’aime. Merci de les garder en mémoire
J’ai compris à Lisbonne que l’on a supprimé la chaussée portugais ainsi que le monde déssiné au sol, place du Commerce. J’espère qu’on n’est pas entrain de dépersonnalisé ce pays qui a tant de choses à montrer et dont il doit apprendre à être fier.
Tes photos sont superbes, je me suis sentie à Lisbonne. Que de souvenirs!
Et tes commentaires sont aussi très bien. J’ai trouvé bizarre, que tu dises DES Camões, car j’ ai toujours lu et entendu: de Camões. Est-ce une faute de frappe? Je suis allée sur ton blog, car je suis un cours de photo et quelqu’un m’en a parlé. Bravo pour tes photos.
Até breve. Uma vizinha…
Bonjour Precilia
Merci de votre commentaire et bienvenue.
Faure n’avait pas la double nationalité; et vous avez raison, Bertrand est un nom bien français, originaire des Alpes.
Je vous parlerai de la librairie Bertrand, la plus ancienne du monde, un de ces prochains jours. Vous me lirez?…
Merci pour ces p’tits éclaircissements, je suis très souvent à Lisbonne, et je me bats constamment avec mes amis concernant les origines de la librairie Bertrand, qui est un nom « français » mais ils ne l’admettent pas..
grâce à vous j’en suis, sure, Pédro Faure, etait il un bi national ? comme moi ? j’ai cherché à son sujet et je n’ai rien trouvé…
Muito obrigada, estive em Lisboa ha 2 semanas, ja me parecem ser 2 anos !!
Armando, Que ton Portugal est beau ! Il nous faudrait une deuxième vie !
Si c’est le cas… j’espère te retrouver…. pour être mon guide !
Merci beaucoup pour toutes ces merveilles !
La bise au centuple…
J’arrive…pas en avance,mais il y a des mercredis pas comme les autres…..!!
Encore de si belles découvertes au fils des mots et des photos.
Une ville à facette,un bijou.
Merci Armando pour tout ce travail,c’est fabuleux.
Amitiés
Quel plaisir de déambuler à nouveau dans ce quartier grâce à ce superbe article ! J’aime la balade photographique et littéraire…
En effet, une très très belle ville qui mérite une bonne semaine pour déambuler et découvrir ces quartiers. Belles images !
Merci à tous pour vos mots. Il y aura encore deux volets (au moins) sur le Chiado puisque comme le dit Brazex, il s’agit du quartier le plus culturel de Lisbonne. Attendons voir.
Que je sache, Flairjoy aucun de ces illustres écrivains ne fait pas partie de ma famille. Néanmoins tu me mets la puce à l’oreille et je te promets d’aller faire un interrogatoire très poussé à ma mère… elle finira par tout avouer. J’en suis certain.
Agnès a tout a fait raison!
Ça me fait rêver…
Malgré tous mes voyages, le Portugal est un endroit où je ne suis jamais allée et qui j’en suis certaine vaut la visite.
Voici mon blog : http://josiane50.skynetblogs.be
« Mes voyages et mes poésies ».
Josiane.
Encore une excellente balade dans le quartier le plus culturelle de la Lisbonne ancienne. C’est le point névralgique de passage des habitants d’un coté a l’autre de la ville.
Merci Armando
Des endroits extraordinaires que tu nous proposes encore ! De magnifiques photos viennent illustrer tous ces endroits magnifiques.
J’attends déjà avec impatience la semaine prochaine !
Quelle jolie balade…c’est merveilleux ! J’y ai vu de très belles façades, de jolis magasins, des statues, entre autres, celle de Fernando Pessoa et le fameux tram jaune que j’aimerai tant prendre…
Merci Armando pour toutes tes explications absolument intéressantes.
A bientôt pour la suite…
Quelle belle balade ! Merci Armando !
Voilà qui va plaire à Lali aussi…
Effectivement on pourrait appeler ce blog « Du bleu dans mes nuages sur la place du *chiadé !! » lol
* Chiadé : en argot cela veut dire : Extrêment travaillé, ciselé, superbe !
Hoje fiquei a morrer de saudades!
Saudades do Sol, saudades de passear pela baixa, saudades do cafe naquela Brasileira… saudades!
Est-ce que Aquilino et Antoniò sont de tes ancêtres?
J’ai hâte de connaître la suite!