Il me vient souvent des rêves.
Il me suffit du souvenir des cordes d’une guitare portugaise, pour que mon cœur vacille, pour que mon âme s’égare, pour que je me trouve à Lisbonne. Là où le Tage bouille dans mes veines, et où la brise douce du matin caresse le visage des statues des poètes. Camões, Pessoa, Bocage… Ils sont si proches que je suis certain qu’ils se parlent certaines nuits de pleine lune.
Seuls les enfants peuvent encore les entendre.
Ils me vient quelquefois des rêves. Des rêves de Lisbonne. De respirer ma Lisbonne. Du haut d’un mirador. Mon préféré est Nossa Senhora do Monte.
Je sais que c’est là, assis sur un banc, que les dieux venaient émerveiller leur regard, au temps où la ville s’appelait encore Olissipo et où bat le cœur du souvenir d’anciens rois arabes, d’empereurs romain et d’Ulysse, dont la légende prétend qu’il est le fondateur de la ville.
C’est là où on voit la lumière de l’aube caresser tendrement les toits des maisons dans un silence aussi grand que le chant secret des poètes. C’est de là qu’il faut voir Lisbonne se réveiller. C’est de là qu’il faut voir Lisbonne s’endormir.
Combien de baisers échangés et promesses d’amour se sont enlacés dans ces lieux?… Seul le silence le sait. Il y a d’ailleurs là une auberge qui propose des chambres avec vue imprenable sur la ville.
Lisbonne est une ville qui se savoure à pied.
Je m’imagine aisément marcher, avec nonchalance, par les rues palpitantes de vie. Entre bandes oiseaux libres qui s’envolent de toit en toit, ou qui se posent pour boire de l’eau aux fontaines et un chien égaré qui vient vers vous pour vous saluer et qui est reconnaissant des quelques caresses qu’on pourrait lui offrir.
Je m’arrêterais quelques minutes dans la petite place de la Graça, là où un mirador nous invite à perdre quelques instants notre regard sur Lisbonne. Puis une entré fortuite au couvent de la Graça. J’adore le charme baroque des églises de Lisbonne.
Puis, je suis sûr, j’irais à la place (largo) de la Graça. La rue Voz do Operário (à droite)
et puis, quelques mètres plus bas, à gauche l’église São Vicente de Fora. Derrière se cache le Panthéon National et le marché aux puces de Lisbonne (A Feira da Ladra). Sur une petite place, une façade en azulejos dort paisiblement.
Je descendrais vers le centre de la ville de Lisbonne.
Le miradouro de Santa Luzia offre une vue imprenable sur le Tage et Alfama, un des plus typiques et plus populaires quartiers de Lisbonne. Dommage que les merveilleux panneaux d’azulejos se dégradent dans l’indifférence générale. Certains touristes les arrachent, pour les emporter comme souvenirs.
Un saut au Castelo de São Jorge s’invite à moi, comme une envie d’admirer Lisbonne depuis sa plus ancienne véranda.
Quoi de mieux que de s’embellir la vue en regardant le Tage à partir du Miradouro de Santa Luzia?
C’est vrai, c’est un peu vache à monter, mais le bonheur de passer par des endroits où bat le coeur de Lisbonne nous fait tout oublier; des lieux uniques, des rues étroites, comme si tout s’était figé dans le temps, où tout est différent des avenues modernes et larges. Même le regard et le sourire des gens qu’on croise appartiennent à une autre Lisbonne.
De petit pas en regard étonné, amusé ou admiratif, on monte les petites rues et nous voilà, nez à nez, avec la grande porte. [Je crois qu’il faut maintenant payer 5 euros].
Je vous laisse dans un endroit avec quelques images de plus, pour les gourmands…
Le « Castelo » est un bon endroit pour en profiter pour se revitaliser, avant de poursuivre la promenade. Faut voir dans un des multiples cafés-restaurants ce qu’on propose comme plat du jour. Souvent à un prix abordable (même si un peu plus cher qu’ailleurs) et sans surprises.
En sortant du « Castelo », on prend la direction de Sé de Lisbonne, le monument le plus ancien de Lisbonne.
C’est D. Afonso Henriques qui a fait construire en 1147, après la prise de Lisbonne, ce qui n’était alors que l’église de Santa Maria Maior. Ce n’est qu’en 1393 qu’elle a été élevée au rang de cathédrale par le roi D. João I. À l’intérieur reposent les corps de Lopo Pacheco (compagnon d’armes du roi Afonso IV) et son épouse, Maria Vilalobos (perdue dans la lecture d’un livre pour l’éternité).
Leurs magnifiques tombeaux, remplis de chiens, ainsi que le mystère autour du personnage de Lopo Pacheco sont toujours les sujets de plusieurs études.
En poursuivant mon chemin, j’arrive à l’église de Saint Antoine de Lisbonne. L’église a été construite à l’endroit où il est prétendument né. Je dis prétendument puisqu’on n’est pas sûr et que la ville de Padoue en Italie se réclame comme étant son lieu de sa naissance. L’église a été reconstruite après le tremblement de terre de 1755. De l’originale restent seulement la crypte et l’entrée de la sacristie.
De là, je descends toujours pour arriver a la célèbre Casa dos Bicos (Maison des pointes) dans le Campo das Cebolas (Champ des Oignons). Il faut savoir que toute cette partie de la ville de Lisbonne est une des plus anciennes et par conséquent, une des plus dégradées. Il est absolument indispensable de s’y promener en journée. À pied. Pour profiter des coins et recoins qu’on trouve en chemin. Pour la poésie des lieux.
… Je ne suis qu’à quelques enjambées de la magnifique place du Commerce…
[continue…]
Ben voilà, on n’a plus qu’à suivre la visite guidée ! Merci Armando ! Ce sera un plaisir !
Cette ville est sûrement une des plus belles du monde. Et racontée de cette manière, avec poésie et un regard amoureux, elle n’en est que plus belle et plus invitante.
Et dire qu’il y a des chanceux qui vont y être dans deux jours!! Je crois que Cath et Jean-Marc vont beaucoup aimer ta promenade, Armando. Beaucoup, beaucoup.
Encore une très belle visite de « notre » Lisbonne avec ses vieux quartiers. Que de beaux souvenirs des temps passés de ma jeunesse, et que a chaque passage on découvre d’autres motifs que avant nous paraissait normaux, mais maintenant on comprend qu’ils n’existent qu’a Lisbonne. Malheureusement l’internet n’a pas d’odeur parce que c’est tout ce qui manque ici.
Merci Armando
Je suis toujours aussi fascinée par les merveilles de ce pays.
Et ses mosaïques, je n’en revient pas!
merci Armando, pour cette très agréable visite de « ton » Lisbonne.
Vivement mercredi prochain pour la suite.
Un jour peut-être… je visiterais…
Amitié
Encore un mercredi inoubliable avec le bleu des photos en toile de fond, un bleu resplendissant à l’image de ton site qui procure à ses lecteurs des voyages inoubliables, le Portugal est devenu à mes yeux le plus beau pays du monde !
Quel travail encore une fois !
Bravo et merci Armando
Je suis comblée par ton texte Armando, racontant avec tant de douceur et tendresse ta Lisbonne ainsi que par les superbes photos qui me donnent tellement envie de partir au bord du Tage et d’admirer Lisbonne depuis le mirador « Nossa Senhora do Monte ». Quelle jolie vue ! Je visiterai tout, même les anciens quartiers qui ont gardé leur charme. J’ai été séduite par les deux vidéos. J’ai écouté en silence la guitare de Carlos Paredes. C’est splendide !
Merci de tout coeur Armando pour ce moment très agréable si bien raconté !
Je me réjouis de la suite…
Amitié
Voilà une journée d’une vie nouvelle qui s’annonce bien.
J’ai dû m’y reprendre à deux fois pour lire nom de l’illustre visiteuse. Le ‘z’ me prouve que c’est bien la vraie Auzenda. Ce qui me laisse particulièrement heureux.
Au plaisir de te revoir, dans le bleu…
Armando,
Aujourd’hui tu m’as fait revivre mes 15/16 ans quand j’allais à l’Ecole Comercial Patricio Prazeres, collée au rempart du Castelo de S. Jorge (rua costa do castelo).
Presque tous ces endroits sont des merveilleux souvenirs.
Merci pour ce voyage dans mon passé…
Auzenda