Marie Lisbonne, David Mourão-Ferreira

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Elle vend des poissons, la belle
Elle a des gestes de chatte,
Dans son panier, une caravelle,
Et dans le cœur une frégate.

Sur son châle au lieu de corbeaux
Des mouettes qui viennent se poser,
Quand le vent l’emmène au bal
C’est avec la mer qu’elle danse.

Sa robe est faite de coquillages,
Dans ses cheveux il y a des algues ;
Et dans les veines le battement
Du moteur d’un chalutier.

Elle vend du rêve et marée
Et des tempêtes à la criée,
Elle a comme prénom Marie
Et elle s’appelle Lisbonne.

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É varina, usa chinela.
Tem movimentos de gata.
Na canastra, a caravela.
No coração, a fragata.

Em vez de corvos, no xaile
gaivotas vêm pousar.
Quando o vento a leva ao baile,
baila no baile com o mar.

É de conchas o vestido,
tem algas na cabeleira;
e, nas veias, o latido
do motor de uma traineira.

Vende sonhos e maresia,
tempestades apregoa…
Seu nome próprio, Maria,
Seu apelido, Lisboa.

 

[Photos : Armando Ribeiro]

À propos de dubleudansmesnuages

Je laisserai vagabonder mon esprit nomade, sur le fil d'or de mes silences, pour vous parler des ces choses qui me maintiennent en équilibre. Je vous parlerai aussi des musiques que j'aime. Elles se promènent du Fado d'Amália, de Dulce Pontes, de Cristina Branco, de Mariza, jusqu'aux voix frissonantes de Diana Krall, de Stacey Kent, de Chiara Civello, de Karrin Allyson, de Stina Nordenstam, de Robin McKelle, de Sophie Milman, d'Emilie-Claire Barlow, et d'encore plein d'autres … Aznavour, Brel, Duteil, Art Mengo, Berliner, Cabrel, Balavoine, Julien Clerc, Fugain, Le Forestier, Goldman, Lama, Rapsat, Vassiliu, Daniel Seff, Peyrac et tous ceux que m’on fait aimer la chanson française. Je me perdrai certains soirs dans le paradis de la musique brésilienne : Eliane Elias, Astrud Gilbert, Gal Costa, Elis Regina, Bia, Bebel Gilberto, Maria Creuza, Nara Leão, Jobim, Vinicius, Buarque, Toquinho, Djavan … Il y aura des moments où je vous parlerai d'une des chansons de ceux que j'affectionne. Donovan, Leonard Cohen, The Doors, Tracy Chapman, The Scorpions, Dylan, Lennon ou McCartney (avec ou sans les Beatles), ou de voix d'or comme Sarah Brightman, Ana Torroja, ou Teresa Salgueiro. Puis, parfois, je me promènerai sans but précis entre Piazzolla et Lluis Llach, de Mayte Martin à Gigliolla Cinquetti ou Paolo Conte, de Chavella Vargas à Souad Massi en passant par Gabriel Yacoub. Parce que la musique n’a aucune frontière. La musique ne connait que des sensibilités. Des sonorités. Des larmes ou des sourires. Je vous déposerai ici l'une ou l'autre de mes photos. Les moins ratées. Je vous laisserai un peu de poésie. Des poètes portugais. Que j'aime. Infiniment. Et puis tous les autres dont les textes me touchent. Je ne vous parlerai que des gens que j’aime. Et puis un peu de moi. Si peu. Et puis, si j'ai le temps. Seulement si j'ai le temps, je vous parlerai d'autres choses. Plus intimes.
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5 réponses à Marie Lisbonne, David Mourão-Ferreira

  1. Claire-Lise dit :

    Splendide poème ! « Quand le vent l’emmène au bal, c’est avec la mer qu’elle danse. » : cette phrase est envoûtante.

  2. Denise dit :

    Quel magnifique poème et j’écoute avec délice la superbe voix de Marie Lisbonne. Le tout accompagné d’une très belle photo de mer 😉
    Merci Armando.

  3. JC dit :

    Belle ville beau poème belle voix…

  4. Colo dit :

    Oh, quand je l’entends j’aimerais tant que « o vento a leva ao baile ».
    C’est beau, si beau…

  5. Dominique dit :

    Une ville qui vend du rêve et qui a une frégate au coeur je ne vois pas comment lui résister

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