Vous allez me trouver casse-pieds, mais je viens de passer une semaine de repentir religieux comme je n’en ai pas connu depuis longtemps.
Figurez-vous que j’avais vu dans Télé Moustique (ma bible du petit carré aux images qui bougent) qu’un chanteur que ‘je ne nommerai pas par manque d’encre dans le clavier mais que la douzaine de bons amis de… reconnaîtront’ passerait dans une grande émission «à l’heure de grande écoute». Vous pensez bien que pour ne pas oublier, j’ai apposé immédiatement un post-it au bord de la télévision avec l’écrit «Samedi NP»… Eh ben… j’ai bloqué…
Le samedi venant, j’ai regardé ce bête post-it et je me suis bien demandé ce que cela pouvait bien vouloir dire. Je me suis dit «Samedi ne pas…»… «ne pas…»… et puis, la suite… que dalle… vide… néant… rien… nada…
Ce n’est que le lendemain matin que… zut alors «samedi ne pas oublier de voir celui qui meuble les jours de grève d’une fan…» (je suppose que vous m’avez suivi… non?.. j’en ai parlé – gratuitement – les deux derniers semaines pourtant).
Heureusement que père François et sa demi-douzaine de moines et moinesses ne sont pas au courant, sinon gare aux flammes de la médisance où ils s’amusent hargneux a brûler ma petite personne, pour chauffeur leur médiocrité, qu’ils étallent avec bonheur. Ah les voies inaudibles (puisque certaines sont pénétrables – n’est-ce pas le canard?) du net.
Promis, la prochaine fois, je me ferai un post-it pour me rappeler pourquoi j’ai mis un post-it. Ça vous va, les religieux?…
Parlons de musique, maintenant…
EnFado, 2008 – A mil noranta
Quelquefois, je suis déçu avec mes compatriotes (moins patriotes que cons), quand ils veulent me faire croire que le fado n’est qu’une musique du passé, pour de vieux ringards, et qui écoutent la première Britney ou Céline froides et impersonnelles, que la radio ‘je tue votre culture en me faisant du fric’ leur propose, jusqu’à leur bourrer le crâne de cette idée que seul l’anglais est universel.
Le groupe EnFado, originaire de Lleida (Cataluña, Espagne) vient de sortir un premier album, un hommage à l’âme lusitanienne, qui prouve que le fado est une musique on ne peut plus universelle. Écouter le ‘blues’ du Portugal dans la voix de Carol Blavia s’avère être plein de surprises et d’émotions, renouvelées à chaque titre. Nous sommes tous capables de comprendre le langage de l’émotion.
Le nom de l’album « A mil noranta » n’est qu’un clin d’œil à la distance entre Lleida et Lisbonne. C’est à dire : mil quatre-vingt-dix (kilomètres).
Un album indispensable. Je frissonne encore.
Scala, 2008 – Dans les yeux d’Aurore
Angélique. Je suis certain que Pierrot (et tous ceux qui l’aiment) sont émus de voir son travail honoré par une chorale de Flandre, comme un merveilleux pied de nez à tous ceux qui s’alimentent de querelles communautaires.
Jasper Steverlinck nous offre un émouvant Jardin Secret, et puis je défie n’importe qui de rester insensible à Aurore, à Les rêves sont en nous, ou bien à la chanson que Pierre avait écrite pour la marche blanche, Un dimanche d’automne, chantée par Filip Huyghebaert, qui arrive à nous émouvoir jusqu’à suspendre l’envol du temps.
Quand leurs frontières linguistiques explosent, quand les artistes se donnent la main pour montrer l’exemple, on entend battre le cœur du monde, que la musique rend un peu plus beau.
Charlie Winston, 2008 – Hobo
Voilà un album qui vous mettra de bonne humeur toute la journée. Tant pour l’originalité de la musique que pour les textes et la voix rare et personnelle de Charlie.
C’est dommage que certains journalistes s’attardent seulement sur l’anecdote à propos de son chapeau, alors que l’opus s’avère être un bijou qui n’a pas besoin du ‘croustillant’ pour se faire entendre.
Allez-y, et vous verrez que de nos jours on peut encore réconcilier le talent, l’audace, et l’originalité avec la création artistique. Ce qui contrarie les pragmatiques de la musique tout à fait formatée du genre ‘plus le visuel est choquant plus ça marche’.
Vous allez oublier le gris du ciel et vous croire quelque part au soleil. Et tout ça pour 20 euros. C’est dingue.
Martha Wainwright, 2008 – I Know You’re Married
Je suis enchanté par l’écoute de cet excellent album. La jolie Canadienne et ‘petite soeur’ de Rufus Wainwright nous offre un album tout en beauté où on trouvera une reprise de Pink Floyd (See Emily Play), intense et très rafraichissant. Si vous aimez Rufus, (qui met son grain de sel dans l’album), vous allez adorer sa soeur, et en l’écoutant, je suis certain que vous allez trouver ‘un air de famille’.
Pour ma part, j’étais heureux de mettre mes écouteuses entre ses mains, surtout quand j’ai entendu In the Middle of the night…
Dick Rivers, 2008 – L’homme sans âge
J’aime bien Dick parce qu’il fait partie de ces artistes que ne trichent pas avec eux-mêmes. Ce ‘crooner’ est un homme sans âge qui nous surprend agréablement, d’album en album, avec cette voix que ne ressemble qu’à la sienne.
Malheureusement, le disque n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité. Comme quoi, quand je vous dis que qualité et quantité ne riment toujours pas. Il s’agit d’un superbe travail. D’un album élégant, fin, gracieux, qui vous offrira quelques frissons.
Si vous aimez la bonne musique, cet opus vous propose quelques superbes chansons comme Sur le toit du monde qui tourne en boucle chez votre serviteur… tout ça pour vous dire qu’à moi aussi il m’en aura fallu des gens pour être seul.
Je craque complètement pour Martha et son frère, il m’a fallu du temps mais depuis je suis accro et me suis procurée leur discographie. Son premier album plus folk ne manque pas de caractère ! J’en parlerai prochainement sur mon blog.
N.P. c’était pour Ne Pas oublier ta semaine en chansons… tu vois, tu as réussi… malgré ce post-it confus…
Cette semaine en chansons est un coffret de perles que tu nous offres !
Tout me plaît. Merci Armando !
Ah! Je trouve ton anecdote du début tout à fait charmante!
Et je m’y reconnais totalement!
Se faire une note pour la note…
Beau parcours encore une fois
Merci Armando