
Cloches et horloges
J’aime le son des cloches, de toutes les cloches ! Du bourdon de Notre-Dame qui résonne encore quand il s’est tu, à la clochette qui tintinnabule à la porte de l’épicerie de campagne. Et les carillons de plein air ont le pouvoir de me figer sur place parce que je les écoute immobile : le corps doit faire silence. Les horloges rustiques : chantez comtoises ! les pendules cristallines des cheminées de marbre comme les Westminster ou les coucous populaires me ravissent au sens littéral du terme : ils m’emportent ! Et j’attends avec impatience le deuxième chant que certaines nous offrent comme un bis de concert !
Complices vivantes de nos destinées, à tel point que nous les baptisons et leur donnons un nom, elles savent aussi être libres et répondre à notre demande pour célébrer nos joies, nos peines, nos aventures collectives ou personnelles. Elles sont la petite musique de nos histoires et de notre Histoire et restent intarissables ! La main humaine invisible crée la magie des sons, qui opère comme un chant venu du ciel ou d’ailleurs !
Certes, les horloges marquent le temps qui passe et nous narguent de leur rythme imperturbable au point d’être source d’angoisse ou de nostalgie, poètes et chanteurs nous le rappellent, mais elles sont aussi le signe de notre emprise sur le temps.
Comme un repère qui nous permet de maîtriser ce qui fuit et nous échappe, elles nous proposent d’être ni en retard, ni en avance, ni arrêté et nous invitent à être à l’heure pour coïncider avec l’instant, gage de sérénité et même de bonheur !
D’où peut-être cette joie que j’éprouve… quand elles nous offrent le temps et nous donnent l’heure.

À propos de dubleudansmesnuages
Je laisserai vagabonder mon esprit nomade, sur le fil d'or de mes silences, pour vous parler des ces choses qui me maintiennent en équilibre.
Je vous parlerai aussi des musiques que j'aime. Elles se promènent du Fado d'Amália, de Dulce Pontes, de Cristina Branco, de Mariza, jusqu'aux voix frissonantes de Diana Krall, de Stacey Kent, de Chiara Civello, de Karrin Allyson, de Stina Nordenstam, de Robin McKelle, de Sophie Milman, d'Emilie-Claire Barlow, et d'encore plein d'autres …
Aznavour, Brel, Duteil, Art Mengo, Berliner, Cabrel, Balavoine, Julien Clerc, Fugain, Le Forestier, Goldman, Lama, Rapsat, Vassiliu, Daniel Seff, Peyrac et tous ceux que m’on fait aimer la chanson française.
Je me perdrai certains soirs dans le paradis de la musique brésilienne : Eliane Elias, Astrud Gilbert, Gal Costa, Elis Regina, Bia, Bebel Gilberto, Maria Creuza, Nara Leão, Jobim, Vinicius, Buarque, Toquinho, Djavan …
Il y aura des moments où je vous parlerai d'une des chansons de ceux que j'affectionne. Donovan, Leonard Cohen, The Doors, Tracy Chapman, The Scorpions, Dylan, Lennon ou McCartney (avec ou sans les Beatles), ou de voix d'or comme Sarah Brightman, Ana Torroja, ou Teresa Salgueiro.
Puis, parfois, je me promènerai sans but précis entre Piazzolla et Lluis Llach, de Mayte Martin à Gigliolla Cinquetti ou Paolo Conte, de Chavella Vargas à Souad Massi en passant par Gabriel Yacoub.
Parce que la musique n’a aucune frontière. La musique ne connait que des sensibilités. Des sonorités. Des larmes ou des sourires.
Je vous déposerai ici l'une ou l'autre de mes photos. Les moins ratées.
Je vous laisserai un peu de poésie. Des poètes portugais. Que j'aime. Infiniment. Et puis tous les autres dont les textes me touchent.
Je ne vous parlerai que des gens que j’aime. Et puis un peu de moi. Si peu.
Et puis, si j'ai le temps. Seulement si j'ai le temps, je vous parlerai d'autres choses. Plus intimes.
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Beaucoup de poésie,de souvenirs, dans ce très joli texte.
Et les sons reviennent avec les images de toutes ces nombreuses horloges et autres carillons, écoutés au fil de la vie.
Ah, tu as réveillé ma nostalogie, Reine ! Nostalgie du tic tac de l’énorme horloge qui, chez mes grands-parents, rythmait la journée… celle du coucou dont il fallait remonter le poids en douceur…
« Et les carillons de plein air ont le pouvoir de me figer sur place parce que je les écoute immobile : le corps doit faire silence. »
Un beau texte !
Mes oreilles ont tinté ! Merci !
Qu’elle me plaît ta carte, Reine ! A sa lecture, j’ai de suite entendu, comme Lali, la mélodie du carillon Westminster de ma grand-mère bretonne, qui a bercé toute ma jeunesse ! Ce carillon j’ai tenu à le récupérer … le temps s’y égrène depuis près d’un siècle..
Un texte plein de poésie BRAVO. Je ne regarderais plus une horloge de la même façon.
Et à la minute où je lisais tes lignes, Reine, s’est fait entendre en moi le carillon de l’horloge grand-père de chez mes parents… une des plus belles musiques que je connaisse, celle de l’enfance…
Magnifique texte, Reine où cloches et horloges se retrouvent dans un si belle harmonie et semblent nous dire : tu as le temps, prends ton temps ou il est temps…
Merci Reine pour tes mots empreints de poésie !
Le temps… comme une offrande…comme un don que les pendules nous donnent…
Çà sonne vrai il me semble, surtout à soixante ans bien sonné!
Merci Reine !
Très beau texte si poétique…