Mon mois en chansons, 29 mai 2010

Sapristi… Me voilà, malheureux, en pleine chaleur.  À l’abri sous un parasol, bouquin à la main, lecteur mp3 dans les écouteuses avec en bruit de fond celui des vagues qui n’arrêtent pas de bouger et il ne faut même pas penser qu’elles vont se taire. Une mouette qui s’envole me fait un ombre fugace sur l’orteil juste pour m’enquiquiner…
Et tout ça pour quoi?… Je me demande bien. Vraiment.
Pour quelques commentaires hasardeux sur des albums que j’écoute, pour que vous… si vous, et vous, et vous, puissiez avoir de quoi lire ce samedi, confortablement assis dans vos fauteuils bol de café à la main, alors qu’un ciel gris accueillant et rafraichissant vous invite à rester bien douillettement dans vos pantoufles.

Franchement, quand j’y pense, je me dis que je suis trop bon.

Et je ne serais même pas étonné qu’on oublie de me dire merci. Les gens sont souvent d’une ingratitude…  Si vous saviez…

Robin McKelle, 2010 – Mess Around

Après deux premiers merveilleux albums jazz, la belle nous revient avec Mess around, un hiatus avec les classiques Introducing McKelle et Modern Antique et nous transporte dans de savoureux rythmes blues, soul et jazz, embellis par sa splendide voix swing et pleine de charme. La présence de quelques magnifiques titres venant du répertoire des grands comme McCartney, les Bee Gees et Leonard Cohen (dont la version d’Everybody knows, avec un zeste Motown est un véritable régal), ne doit pas faire en sorte de confondre cet album avec un de ces mièvre disques de reprises, du genre que je ne cite pas — je sais que vous avez vite compris. Offrez à vos écouteuses sa version de Cry me a river et vous allez comprendre sans effort l’état de zénitude du gars à qui appartiennent ces orteils.

Bien sûr les enfants que tout cela ne se fait pas en épluchant des cacahouètes au bord de la mer. La fille s’est entourée d’excellents musiciens parmi lesquels un certain Fred Wesley. Un régal. Je vous dis.

António Zambujo, 2010 – Guia

Si les années 90 ont vu naître une nouvelle génération de fadistas (chanteurs de fado) comme Mísia, Cristina Branco, Mafalda Arnauth ou encore Mariza, qui, en quelques années ont sorti le fado du noir et blanc poussiéreux en lui donnant une nouvelle musicalité (grâce à de nouveaux instruments) sans complexes et sans pour autant enlever un iota de leur âme et de leurs racines bien portugaises, les années 2000 sont sûrement celles d’António Zambujo.

Prenant sa source dans les racines de l’Alentejo dont le chanteur est originaire, sa voix nous invite à savourer le fado comme s’il était un fruit enrichi par ses voyages au monde de la bossa nova ou encore du jazz, défiant ainsi les frontières musicales d’un chant qui n’est plus refermé sur lui-même comme jadis, mais qui devient aussi enchantement, ensorcellement et séduction.

Laissez-vous blottir au creux de cette voix, magnifique, aussi pure qu’un rayon de soleil au lever du jour. Ben alors… on n’est pas bien comme ça?…

Julie Zenatti, 2010 – Plus de Diva

Magnifique!… Voilà le premier mot qui m’est venu à l’esprit après l’écoute de cet album de la très talentueuse Julie, qui n’est pas qu’une belle voix, puisque la fille est auteure, compositrice et interprète, avec une voix pure et authentique à vous donner quelques frissons.

Et même si elle « joue » à la diva en interprétant à la Callas un magnifique Appelez-moi Maria, elle séduit avec Comme une geisha, Entre l’amour et le confort, le très craquant Une grande rousse aux yeux verts ou le poignant L’un souffre, l’autre s’ennuie, dans un album qui devrait faire son chemin vers les sommets et convaincre même les plus sceptiques de l’auditive. Certes, j’entends déjà certains me reprocher de parler comme ça parce que j’aime bien Julie Zenatti.  Et ils auront bien raison.  Les grincheux. Je devrais ajouter vieux?…

Toujours est-il que cet album est un bonheur à classer dans le rayon de la bonne variété. Et la musique française a bien besoin de quelques-uns.

Agnès Jaoui, 2010 – Dans mon pays

D’abord ouvrez bien votre cœur et puis glissez-y de la bossa nova, du boléro, de la salsa, du flamenco, de la samba et bien évidemment du fado et vous obtenez une merveille qui s’appelle Agnès Jaoui, Dans mon pays. Un second album qui est un véritable bijou d’une Agnès qui, décidément, continue à nous émerveiller à un point tel que la chanteuse nous fait oublier qu’elle est aussi réalisatrice et comédienne.

Un duo, en portugais, avec Camané, puis une vieille merveille de Chico Buarque et encore un duo avec le chanteur angolais Bonga et ce ne sont que quelques rayons de soleil d’un album chanté en portugais, vous l’aurez compris, en espagnol et en français et qui devrait faire partie de toutes les discographies dignes de ce nom. Surtout, laissez-moi vous dire, son livret est magnifique.

Un album qui tourne en boucle… en boucle… en boucle.  Comme une fête… [Fado du retour en duo avec Mísia, album Canta]

I Muvrini, 2010 – Gioia

Vous connaissez mon admiration pour I Muvrini, qui nous raconte chaque fois avec des mots fraternels la musique corse, alors ce n’est pas la peine qu’on joue au cache-cache intellectuel habituel avec ces mots qu’on s’épuise à chercher au fond d’un vieux dictionnaire pourri pour impressionner tous ceux qui s’attarderont quelques instants dans le bleu. Pigé?

Cet album porte bien son titre. Les frères Bernardini continuent avec leurs voix envoûtantes à parsemer leur chemin musical de merveilleuses mélodies et font fleurir, cette fois-ci avec la complicité de Grand Corps Malade (Bonafurtuna) et Thomas Dutronc (Una Terranova) 14 nouvelles chansons qui sentent bon le soleil et sonnent comme devéritables hymnes à la joie.

Mais écoutez-le donc et vous verrez que je n’exagère pas…

Et tchao les amis, mes orteils, impatientes me chantent la mer… c’est un signe.

À propos de dubleudansmesnuages

Je laisserai vagabonder mon esprit nomade, sur le fil d'or de mes silences, pour vous parler des ces choses qui me maintiennent en équilibre. Je vous parlerai aussi des musiques que j'aime. Elles se promènent du Fado d'Amália, de Dulce Pontes, de Cristina Branco, de Mariza, jusqu'aux voix frissonantes de Diana Krall, de Stacey Kent, de Chiara Civello, de Karrin Allyson, de Stina Nordenstam, de Robin McKelle, de Sophie Milman, d'Emilie-Claire Barlow, et d'encore plein d'autres … Aznavour, Brel, Duteil, Art Mengo, Berliner, Cabrel, Balavoine, Julien Clerc, Fugain, Le Forestier, Goldman, Lama, Rapsat, Vassiliu, Daniel Seff, Peyrac et tous ceux que m’on fait aimer la chanson française. Je me perdrai certains soirs dans le paradis de la musique brésilienne : Eliane Elias, Astrud Gilbert, Gal Costa, Elis Regina, Bia, Bebel Gilberto, Maria Creuza, Nara Leão, Jobim, Vinicius, Buarque, Toquinho, Djavan … Il y aura des moments où je vous parlerai d'une des chansons de ceux que j'affectionne. Donovan, Leonard Cohen, The Doors, Tracy Chapman, The Scorpions, Dylan, Lennon ou McCartney (avec ou sans les Beatles), ou de voix d'or comme Sarah Brightman, Ana Torroja, ou Teresa Salgueiro. Puis, parfois, je me promènerai sans but précis entre Piazzolla et Lluis Llach, de Mayte Martin à Gigliolla Cinquetti ou Paolo Conte, de Chavella Vargas à Souad Massi en passant par Gabriel Yacoub. Parce que la musique n’a aucune frontière. La musique ne connait que des sensibilités. Des sonorités. Des larmes ou des sourires. Je vous déposerai ici l'une ou l'autre de mes photos. Les moins ratées. Je vous laisserai un peu de poésie. Des poètes portugais. Que j'aime. Infiniment. Et puis tous les autres dont les textes me touchent. Je ne vous parlerai que des gens que j’aime. Et puis un peu de moi. Si peu. Et puis, si j'ai le temps. Seulement si j'ai le temps, je vous parlerai d'autres choses. Plus intimes.
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8 réponses à Mon mois en chansons, 29 mai 2010

  1. Ping : Lali » Robin McKelle, pur plaisir

  2. Ping : Lali » Un album comme une caresse

  3. Lali dit :

    Ah Zambujo, je l’avais justement mis à l’honneur ici :
    http://lali.toutsimplement.be/?p=30345

    Et j’ai moi aussi beaucoup aimé le tout nouveau Agnès Jaoui, la preuve ici :
    http://lali.toutsimplement.be/?p=33371

    Mais je sens que Robin McKelle dont je connais les précédents albums grâce à toi et I Muvrini ne vont pas du tout me déplaire!

  4. Moi je veux bien prendre mon café en écoutant Robin Mckelle,.. un délice rajouté au miel de ma tartine, avec vous Armando, je remplie mon ordi de nouvelles découvertes musicales talentueuses. Ne vous lassez pas de nous les faire partager, … il fait peut être trop chaud là-bas, MERCI MERCI – LOL

  5. JC dit :

    Serais-tu en vacances ? lol

  6. Denise dit :

    Mesdames, je me suis laissée guider par votre intuition et j’ai écouté monsieur Zambujo… Que c’est beau. J’ai donc bien suivi vos conseils! Merci.

    Je tiens aussi à remercier Armando mais je ne sais pas s’il me lit en ce moment. C’est peut-être l’heure de la sieste? Et il fait certainement trop chaud pour lire même avec une petite brise marine… mais de cela, il n’en parle pas, le pauvre… et par chez nous, il fait à peine 22 degrés, pas de quoi attraper une insolation.
    Bon Armando, si tu me lis… je te dis un grand merci pour les musiques et attention aux coups de soleil sur les pieds… Ils sont délicats! Pense à la crème solaire… sourire!

  7. Dominique dit :

    ton public qui t’aime (non non ce n’est pas de la flagornerie) est là tout prêt à suivre tes conseils, tes avis autorisés, non non Armando ne nous laisse pas dans la jungle musicale, comme retrouver notre chemin sans toi ……………
    ça va ? le moral remonte ?
    J’ai la chance :-)))) :-)))) depuis plusieurs jours d’écouter trois de ces artistes, quel bonheur ! Les voix, les musiques vous enveloppent de leur chaleur et c’est divin
    Je recommande pour nous pauvres femmes : monsieur Zambujo : la séduction même, une voix qui me fait chavirer

  8. Ikebukuro dit :

    Je suis toujours heureuse de partir à la découverte de nouveaux artistes alors cette fois je crois que je vais me laisser tenter par António Zambujo. J’aime beaucoup Misia et le fado chanté par des femmes, alors je suis curieuse de découvrir sa voix. Comme j’aime le métissage musical, je devrai avoir une heureuse surprise. Et… MERCI Armando, je me rend compte combien tu payes de ta personne… (trop chaud, trop de vagues, trop de sieste, trop de musique, trop de lectures… c’est dur !)

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