Pas loin des ruines de Milreu (où je vous ai emmenés la semaine dernière), à Villamoura, un lieu de villégiature de l’Algarve, dont on vante souvent le port de plaisance et les restaurants et cafés tout autour. Des terrains de golf, où l’herbe est toujours verte, même si ailleurs on manque d’eau, où on trouve quelques nanas siliconées, enivrées par le parfum du fric, et puis quelques rêveurs, glace vanille à la main, qui chantonnent « ah si j’étais riche… »
Y on vit, tout un été, comme des papillons du soir attirés par les soleils de néon, tout en ignorant que dans le domaine même, il y a des vestiges romains, où on peut admirer un complexe de salles de bain et des mosaïques d’une beauté exceptionnelle.
Il s’agit des ruines romaines de Cerro da Vila, celles d’une maison noble, de bains publics, de grands bassins pour le salage des poissons, d’une tour funéraire et d’un port, qui sont autant de précieux témoignages de l’importance et de la présence des Romains dans la région de l’Algarve.
À l’époque, romaine la côte de Cerro da Vila était bien différente de celle de nos jours. On suppose qu’il y avait un grand port naturel où les bateaux se mettaient à l’abri. À l’intérieur, une étendue de terres fertiles, propice aux activités agricoles et de berger, qui avec d’autres activités industrielles et commerciales, constituaient la base économique de la population.
Bien entendu que la mer, point de communication essentiel constituait aussi une ressource d’activités diverses, comme le trafic de marchandises, la pêche et puis en tant que port.
La première occupation de la ville date de la première moitié du Ier siècle après JC.
À partir du IIIème siècle, la zone d’habitation a pris une dimension plus expressive. L’eau était un élément important, il y avait des fontaines, des statues, un lac dans le jardin.
Les murs de la maison étaient revêtus des fresques, avec des couleurs vives, des motifs floraux et géométriques, avec un parterre de mosaïques multicolores décorées. Les sculptures des dieux et d’hommes complétaient la décoration intérieure.
On spécule quant à l’économie et la productivité locale. On est certain de l’industrie de la pêche et on croit que la teinture de tissus à partir du pourpre constituait aussi une activité, qui à en juger par la quantité des trouvailles, devait être intégrée dans le réseau de l’Empire Romain.
De vestiges, wisigothique et arabe, témoignent que la ville a connu plusieurs périodes d’occupation.
La découverte de ce lieu d’un intérêt historique est également une contribution importante pour l’étude de la présence de ces civilisations au Portugal, en particulier en Algarve.
Le nombre considérable de vestiges ainsi que les pièces exposées sont d’une inestimable valeur, et font, à mon humble avis, de ce site, au cœur d’une Vilamoura sans âme, un passage obligatoire, si on veut, comprendre les racines culturelles portugaises.
[Photos : Armando Ribeiro]
Ahh j’ai enfin pris le temps de mettre un com sur ce post. Toujours très instructif et bien détaillé, merci Armando !
Sabes que existe outro Milreu???? o de Vila de Rei onde nasceu a minha sogra
Quelle influence sur l’Histoire ces Romains !
J’ai beaucoup aimé l’introduction de ce billet Armando !
Merci Armando pour ton commentaire toujours aussi intéressant sur « Cerro da Vila ».
Le vase me plaît énormément. Absolument ravissant !
Intéressant! Même les romains avaient découvert l’Algarve avant les sujets de sa majesté. Avé…J’aime bien le vase Armando très coloré..
Très intéressant comme d’habitude
Je suppose que les nanas siliconées ne s’intéressent pas au même genre de… ruines lol
Bonne journée à tous
délicieux le vase Armando !