Si dans mes deux précédents mercredis au Portugal, les 16 et 23 mai, j’ai essayé de vous tracer le chemin parcouru par le cavaquinho, avant son arrivé à Hawaï, en tentant de remonter aux sources de cet instrument si fragile et pourtant si fascinant, je me dois de reconnaitre l’importance de Manuel Nunes, indépendamment du fait qu’il ne soit pas son inventeur, dans la divulgation de ce petit instrument qui plait tant aux dames, et auquel son nom est intimement liée.
La conviction que cet instrument est hawaïen vient sans doute du fait que le roi David Kalakaua, à qui les Portugais ont offert une puce sauteuse, en était un grand appréciateur, au point d’avoir appris à en jouer, y a sans doute contribué. Cet instrument se trouverait exposé au Musée d’Honolulu.
À cela est venu s’ajouter le fait que le cavaquinho (ukulélé) connu également sous le nom de guitare hawaïenne, est un instrument aux allures de jouet et qu’il a été facilement adopté par les dames.
La descendance de Manuel Nunes a continué de populariser le cavaquinho (ukulélé) et un de ses arrières-petits-fils, Leslie Nunes, lui attribue la responsabilité de sa diffusion dans les iles ainsi qu’aux États-Unis.
Octaviano Nunes aurait fabriqué une braguinha qu’il aurait offert à l’impératrice d’Autriche, laquelle se trouverait au Musée de Vienne.
Nous devons également convenir du fait qu’à travers les ans, au cinéma ou dans la musique, la culture anglo-saxonnne s’est approprié l’image de cet instrument en ramenant ses origines à Hawaï. Nous avons tous des images plein la tête. De John Weissmuller à Elvis Presley en passant par Marylin Monroe, Hollywood n’a pas cessé d’associer ukulélé (cavaquinho) et iles de rêve.
Tout comme les musiciens. Alors qu’au Portugal le cavaquinho continue d’être confiné au rang d’instrument de musique folklorique et régionale, voire ethnique, de multiples chanteurs, sans parler de ceux qui lui ont consacré des albums entiers, l’exhibent dans les plus grandes salles de concert du monde entier, comme le font Bette Midler, John Lennon, Ringo Star ou Bruce Springsteen.
Et puis, je suis certain que tous ceux qui ont vu l’excellent film Finding Forrester n’ont pu, comme moi, que tomber sous le charme de la pureté de la reprise du classique Over The Rainbow par Iz.
Il me reste un regret, soit celui de voir, à l’instar de ce qui a été fait pour le fado, inscrit le cavaquinho au patrimoine immatériel et culturel de l’humanité avant qu’il ne devienne définitivement l’ukulélé, d’autant plus que lui n’a pas cessé de voyager et de nous démontrer son absolue universalité.
Quelle belle sonorité sort de ce merveilleux instrument
Grâce à toi Armando, j’en apprends tous les jours. Merci pour ton beau billet.
Bisous
Je méconnaissais l’origine de cet instrument.
Un son cristallin, aérien, très agréable et rafraîchissant. La dame a aimé
Merci, Armando.
Je saurais dorénavant que c’est d’origine portugaisse
Merci pour tous ces détails