

Le Tage est plus beau que la rivière qui traverse mon village.
Mais le Tage n’est pas plus beau que la rivière qui traverse mon village
Parce que le Tage n’est pas la rivière qui traverse mon village.
Le Tage a de grands navires
Et sur lui navigue encore,
Pour ceux qui voient en toute chose ce qui n’y est pas,
La mémoire des caravelles.
Le Tage descend d’Espagne
et le Tage se jette dans la mer au Portugal.
Tout le monde sait ça.
Mais bien peu de gens savent quelle est la rivière de mon village
Ni où elle va
Ni d’où elle vient.
Et c’est pourquoi, vu qu’elle appartient à moins de monde,
Elle est plus libre et plus grande, la rivière de mon village.
Par le Tage on s’en va vers le monde.
Au-delà du Tage il y a l’Amérique
Et la fortune pour ceux qui font fortune.
Personne n’a jamais pensé à ce qui qu’il y a au-delà
De la rivière de mon village.
La rivière de mon village ne fait penser à rien.
Celui qui se trouve auprès d’elle se trouve auprès d’elle, voilà tout.

O Tejo é mais belo que o rio que corre pela minha aldeia,
Mas o Tejo não é mais belo que o rio que
corre pela minha aldeia
Porque o Tejo não é o rio que corre pela minha aldeia.
O Tejo tem grandes navios
E navega nele ainda,
Para aqueles que vêem em tudo o que lá não está,
A memória das naus.
O Tejo desce de Espanha
E o Tejo entra no mar em Portugal.
Toda a gente sabe isso.
Mas poucos sabem qual é o rio da minha aldeia
E para onde ele vai
E donde ele vem.
E por isso porque pertence a menos gente,
É mais livre e maior o rio da minha aldeia.
Pelo Tejo vai-se para o Mundo.
Para além do Tejo há a América
E a fortuna daqueles que a encontram.
Ninguém nunca pensou no que há para além
Do rio da minha aldeia.
O rio da minha aldeia não faz pensar em nada.
Quem está ao pé dele está só ao pé dele.
[Photos : Armando Ribeiro]
À propos de dubleudansmesnuages
Je laisserai vagabonder mon esprit nomade, sur le fil d'or de mes silences, pour vous parler des ces choses qui me maintiennent en équilibre.
Je vous parlerai aussi des musiques que j'aime. Elles se promènent du Fado d'Amália, de Dulce Pontes, de Cristina Branco, de Mariza, jusqu'aux voix frissonantes de Diana Krall, de Stacey Kent, de Chiara Civello, de Karrin Allyson, de Stina Nordenstam, de Robin McKelle, de Sophie Milman, d'Emilie-Claire Barlow, et d'encore plein d'autres …
Aznavour, Brel, Duteil, Art Mengo, Berliner, Cabrel, Balavoine, Julien Clerc, Fugain, Le Forestier, Goldman, Lama, Rapsat, Vassiliu, Daniel Seff, Peyrac et tous ceux que m’on fait aimer la chanson française.
Je me perdrai certains soirs dans le paradis de la musique brésilienne : Eliane Elias, Astrud Gilbert, Gal Costa, Elis Regina, Bia, Bebel Gilberto, Maria Creuza, Nara Leão, Jobim, Vinicius, Buarque, Toquinho, Djavan …
Il y aura des moments où je vous parlerai d'une des chansons de ceux que j'affectionne. Donovan, Leonard Cohen, The Doors, Tracy Chapman, The Scorpions, Dylan, Lennon ou McCartney (avec ou sans les Beatles), ou de voix d'or comme Sarah Brightman, Ana Torroja, ou Teresa Salgueiro.
Puis, parfois, je me promènerai sans but précis entre Piazzolla et Lluis Llach, de Mayte Martin à Gigliolla Cinquetti ou Paolo Conte, de Chavella Vargas à Souad Massi en passant par Gabriel Yacoub.
Parce que la musique n’a aucune frontière. La musique ne connait que des sensibilités. Des sonorités. Des larmes ou des sourires.
Je vous déposerai ici l'une ou l'autre de mes photos. Les moins ratées.
Je vous laisserai un peu de poésie. Des poètes portugais. Que j'aime. Infiniment. Et puis tous les autres dont les textes me touchent.
Je ne vous parlerai que des gens que j’aime. Et puis un peu de moi. Si peu.
Et puis, si j'ai le temps. Seulement si j'ai le temps, je vous parlerai d'autres choses. Plus intimes.
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Mes mercredis au Portugal. Vous pouvez le mettre en favoris avec
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Très beau texte du grand Pessoa qui sait dire que la beauté se cache dans ce qu’on aime avant tout.
Suprême délice lorsqu’on peut se laisser aller à ne penser à rien…
mais je suis sérieuse, ça m’arrive aussi !
(ça repose….)
Ce sont des mots merveilleux qui nous parlent du Tage… Un poème de toute beauté de Fernando Pessoa!
Bisous
Toute la sagesse du monde dans ce poème et tout l’amour pour son coin de paradis
Très beau ce texte !
Dis ? Juste une question : C’est pas sur le tage qu’on ne fait rien sans mahal ?
Bon j’me casse