Fado Azul (Fado bleu) – Márcio Melo
Tout le monde s’accorde à dire que le mot portugais Fado connait sa source dans le mot latin fatum, qui signifie destin. Ce qui doit être. Malgré nous.
D’ailleurs, le mot fatum serait également la racine qui a donné la naissance à d’autres mots comme fatalité ou fatalisme.
C’est ce sens-là, de destin, fatalité ou fatalisme qu’on trouve dans tous les textes qu’on a pu écrire avant 1840.
Le poète Luis de Camões qui a vécu au XVIème siècle en fera usage une vingtaine de fois dans son épopée Les Lusiades. Chaque fois le sens est le même. Destin. Tel est le sens de ses mots quand il écrit le sonnet :
Com que voz chorarei meu triste fado
Que em tão dura prisão me sepultou,
Que mor não seja a dor que me deixou
O tempo, de meu bem desenganado?
Avec quelle voix pleurerai-je mon triste sort,
qui, dans une si rude prison m’a enterré.
Que plus grande ne soit la douleur que m’a laissé
le temps, de mon amour désabusé?
Puisque la définition de fado en tant qu’expression musicale n’apparait qu’en 1874, lors de la quatrième édition du Dictionnaire Lacerda. D’ailleurs, si on recule un peu dans le temps on se rendra compte que le mot fadista était donné à la basse classe de Lisbonne, au moment de l’invasion par Napoléon en 1807, ce qui a occasionnée la fuite de la cour du Portugal au Brésil jusqu’en 1820.
Il faut noter que le mot fadista n’est associé au fado en tant que chant qu’aux alentours de 1848, alors que, selon l’histoire, ce chant né d’une source imprécise et inconnue commence à se répandre dans les rues de Lisbonne, dans la voix, selon la légende, des vagabonds, prostituées et malfrats.
Fado em mim – José Augusto Coelho
Mais je ne fais qu’ouvrir ici une page du livre de la grande histoire du fado, entre mythes, affabulations, mensonges et fascination, à propos duquel, il faut l’avouer humblement, on ne sait pas grand-chose, sauf qu’il est un chant qui court dans les veines de Lisbonne et qui est né pour émouvoir le monde, pour devenir un jour, sans doute, classé par l’Unesco comme Patrimoine Immatériel de l’Humanité.
Je vous en parlerai encore. À ma manière. Sans toutes ces vérités toutes faites qui m’agacent tant. Puisqu’il n’y en a aucune.
Ovar,
Je présume que vous avez voulu dire « l’écouter me suffit! ».
Je suis ravi que cela vous suffise, mais permmettez-moi de ne pas choisir d’une manière si tranchante et radicale le chemin de l’ignorance. Le fado a une histoire. Et il se fait que c’est ainsi…
l’écouter suffit!
☼
Beau destin que celui du fado ! il n’a pas cessé de nous envoûter…
Laissons au fado son mystère et ses mythes. Il vaut mieux de pas faire lumière sur tout …
Tu en parleras encore, voilà la bonne nouvelle…
Merci Armando pour cet éclairage.
Quand j’ai lu Camoes, je ne savais pas. Je n’ai pas compris. Je le regrette.
j’aurai voulu ce jour et à cet endroit envoyer une fleur à Dora.
Vous savez bien pourquoi !! Mais bientôt, j’apporterai cette fleur moi même
Je trouve le fado si beau et prenant 😉 Merci pour ton texte Armando et les deux magnifiques toiles.
Je me réjouis que tu nous en reparles!
Dominique,
Fâché moi ?… tu n’es pas sérieuse. Et en plus je dois te dire que je ne te crois qu’à moitié.
D’ailleurs tu as beau dire ce que tu veux, moi je suis certain que demain, la femme de lettres et de culture que tu es, n’hésitera à faire remarquer que le « fado » dont parlait Camões n’a rien à voir avec celui que chantait Amália. N’est-ce pas ?…
Triste destin, sûrement, que celui des prostituées, vagabonds et des malfrats!
Émouvant, le fado l’est à coup sûr. Et ce fado azul est fort beau, merci et belle journée.
surtout Armando ne soit pas fâché mais pour une fois l’histoire ne m’intéresse pas, depuis que grâce à toi mon Ipod explose de Fado, j’en écoute, j’en écoute, l’historique du coup passe au second plan
mais ça ne m’empêche pas de te lire
C’est si beau le fado! Redoutable destin!