Voilà que mes écouteuses ne se savent pas où donner de contentement. Je garde encore dans le cœur les stigmates d’une semaine remplie de rencontres musicales dont je vous parlerai plus tard encore. Sûrement. Avec gourmandise, en plus.
Pour ce premier samedi de septembre, alors que les travailleurs et les travailleuses retournent joyeusement au boulot, je ne pouvais que vous offrir du «premier choix». Et puis, probablement sous l’influence des belles, sulfureuses et changeantes statuettes plantées au bord de mer, je ne pouvais que vous épargner des voix rocailleuses des mâles en mal de conquêtes.
Demandez à JC si je n’ai pas bien fait. On aime bien la concurrence, mais pas chez nous… On déteste voir souffrir les autres… Surtout JC. Un gars irrésistible… Moi j’apprends encore.
J’aurais fait le tour de l’univers pour l’avoir. Le dernier bijou d’Eva Cassidy. Je sais que quelque part, cachés, il doit y en avoir plein d’autres.
Sa voix m’offre toujours cette émotion qu’aucune autre ne remplace. Vous savez, ce diamant pur qui prend tout son éclat quand il brille à la lumière de sa voix.
Aucune vocalise perdue ne vient déranger ce bonheur de voyager accroché aux ailes de sa voix d’ange, qui s’envole dans le ciel où le bleu n’a jamais été aussi beau.
Faites attention tout de même. Avec cet album, vous risquez de prendre 12 gros morceaux de bonheur en pleine tronche, comme ça d’un coup… Et ça vous laisse le cœur en émoi.
Eh oui, les anges existent.
J’ai toujours eu un doute quant à leur sexe mais aucune concernant leur voix. [pour écouter Eva]
Eliane Elias, 2008 – Bossa Nova Stories
J’entends déjà les râleurs invertérés « Ah! non… encore un disque avec de reprises de bossa nova » et, bien évidemment qu’ils se trompent lourdement. Il s’agit d’un disque d’Eliane Elias qui se donne aux plaisirs de reprendre quelques classiques de la bossa nova. Et la différence est de taille. Donc les râleurs qui s’attendent a écouter la énième et inépuisable version de Girl of Ipanema vont devoir revoir leurs à priori.
La belle Eliane, avec une sensibilité particulière, innove dans l’originalité des arrangements, et dans la multitude de détails qui donnent un nouveau relief et de la brillance à des musiques qu’on avait crues immuables.
Ne vous laissez pas distraire par la pochette aux allures de femme fatale. La beauté est surtout à l’intérieur. Écoutez-la.
Mylène Farmer, 2008 – Points de suture
Voilà qu’encore une fois on va aiguiser les couteaux pour s’offrir de petites tranches de Mylène bien saignantes.
Les détracteurs de la première heure qui, une fois de plus, iront dire qu’elle a perdu de son âme, alors qu’ils ne l’ont jamais trouvée et puis les autres. Ceux qui pleurent lors de ses concerts mythiques, fidèles à Sainte Mylène et à son ange gardien Laurent Boutonnat.
Certes, depuis toujours, je trouve que tout n’est pas formidable chez Mylène, mais tout n’est pas à jeter non plus. Je ne suis pas un ‘dingo’ mais je vous avoue que je penche l’oreille à chacun de ses nouveaux albums. Et, malgré les crises d’électro, les lieux communs, je n’ai pas été déçu. Je ne l’écouterai pas souvent-souvent, mis à part Si j’avais au moins revu ton visage et Point de suture. [faut écouter]
Ane Brun, 2008 – Changing Of The Seasons
À peine plus haute qu’un tendre chuchotement, la voix d’Ane Brun vous bercera comme un appel obsédant de la nature. Il y a ici et là quelques essences parfumées de Joni Mitchell ou bien de Martha Wainwright qui ne sont pas pour me déplaire. Aucunement.
Son folk somptueusement mélancolique s’accommode à merveille des compositions subtiles, des séduisants arrangements et de sa voix émouvante et cristalline.
Tout l’album est comme un bonheur aux couleurs du talent scandinave et je le considère comme étant un des plus beaux que j’ai entendus cette année. Et même si la presse dite spécialisée ne lui a pas réservé l’accueil qu’il mérite, je crains qu’il rentre tout droit dans le firmament des chefs-d’œuvre.
Je voudrais juste vous inviter à lire les billets de Listen, See, Feel et With music in the mind. Ils en parlent tous les deux mieux que moi.
Moi, je l’écouterais souvent. Souvent, souvent… et vous?
Natasha Bedingfield, 2008 – Pocketful of Sunshine
Je n’ai aucun doute que la belissima Natasha a du talent à revendre et qu’elle le vend bien.
Personnellement, je trouve «le format» musical ennuyant, les 13 chansons se succèdent les unes derrière les autres sans qu’un surprise vienne vous donner la moindre envie de rester éveillé. Mais voilà que le miraculeux bouton stop est là pour vous sauver d’un cafard musical qui pourrait durer des heures sans fin.
Moi j’ai eu envie de la classer dans la catégorie des poupées qui chantent, mais j’ai hésité. Pourquoi serais-je grossier avec les poupées?
Et dire qu’il y en a qui l’écoutent en boucle [là].
A Carta, 2008 – Compilação de rap-feminino
Voilà que j’ai osé encore un voyage au monde du rap. La chaleur des jours et le farniente des vacances ayant donné le coup de pouce…
Ce coup-ci, je me suis dit que le monde féminin peut-être. Alors voilà que la « La lettre, une compilation de rap au féminin»… puis je me suis dit qu’un voyage au monde du rap portugais…
J’y ai trouvé l’originalité qui sent le même parfum que le rap déjà chanté partout ailleurs. Enfin, j’ai quand même aimé Sky dans Palpite. Un sur Treize. Encourageant non?… [ici]
Eva, Eliana et Ane, des toutes grandes, je me suis procurée celui d’Eva récemment et elle m’a émue, que d’émotions, que de naturel !
Et bien comme d’habitude merci Armando
Je ne me lasserai jamais de ta façon de nous raconter comment tes écouteuses ont passé la semaine. C’est tout simplement un délice!
Et les deux E (Eva et Eliane) la même semaine…
Wow!