Au nom de quelle liberté?

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Il me semble bien difficile de nos jours de pouvoir dire qu’on n’aime pas un certain type de musique, qu’il soit «rap», «hip hop», dit urbain, sans se faire ‘agresser’ par une sorte de vocabulaire moralisateur qui tend à nous expliquer, avec plus ou moins de condescendance, que nous ne sommes de pauvres crétins, dépassés par les événements.

Moi, franchement, de tout ce que j’ai entendu jusqu’ici, mise à part un morceau d’Eminen et Dido, faut dire que ce genre de musique ne m’attire pas.

Serais-je pour autant un abruti, un inculte et un insensible qui ne sait pas distinguer les étincelles de l’art quand elles brillent dans le ciel? Là. Sous mon nez?… Sans doute que oui.
Puisque cela fait partie de la stratégie de la mise à l’index de ceux qui ne se disent pas charmés par cette musique. Qu’ils se détrompent, nouveauté n’est pas synonyme d’innovation ni de qualité.

Et pourtant… Pourtant j’estime, en toute bonne foi, que de ne pas aimer le «rap», le «hip hop», la «R&B» ou tout autre courant musical, est toute aussi légitime que ne pas aimer la valse ou la polka, le jazz, le classique ou encore la country, ou le fado. Bien évidemment, j’ai pris quelques exemples au hasard, mais j’aurais pu dire Keith Jarrett, Chet Baker, Glen Gould, Esbjorn Svensson ou encore Michel Petrucciani. Je crois avoir encore assez d’ouverture d’esprit pour pouvoir le faire. Partout il y a de la magie et son contraire.

Me viendrait-il a l’esprit de porter un jugement sur ceux qui n’aiment pas Chet Baker? Je ne crois pas. Me viendrait-il à l’esprit d’expliquer à un amateur de «rap», l’importance que le courant des sixties et seventies ont eu dans la musique d’aujourd’hui? Seulement par goujardise le ferais-je.

Ce qui me dérange, ce n’est pas qu’on aime ou qu’on n’aime pas tel ou tel type de musique. Je trouve d’ailleurs cela très sain et très enrichissant, pour autant que cela constitue une forme de nous enrichir de nos différences.

Ce qui me dérange est que ceux qui en général s’élèvent en défenseurs de ces formes musicales mettent à l’index tous ceux qui ne les aiment pas.

Mais au nom de quelle liberté?…

 

À propos de dubleudansmesnuages

Je laisserai vagabonder mon esprit nomade, sur le fil d'or de mes silences, pour vous parler des ces choses qui me maintiennent en équilibre. Je vous parlerai aussi des musiques que j'aime. Elles se promènent du Fado d'Amália, de Dulce Pontes, de Cristina Branco, de Mariza, jusqu'aux voix frissonantes de Diana Krall, de Stacey Kent, de Chiara Civello, de Karrin Allyson, de Stina Nordenstam, de Robin McKelle, de Sophie Milman, d'Emilie-Claire Barlow, et d'encore plein d'autres … Aznavour, Brel, Duteil, Art Mengo, Berliner, Cabrel, Balavoine, Julien Clerc, Fugain, Le Forestier, Goldman, Lama, Rapsat, Vassiliu, Daniel Seff, Peyrac et tous ceux que m’on fait aimer la chanson française. Je me perdrai certains soirs dans le paradis de la musique brésilienne : Eliane Elias, Astrud Gilbert, Gal Costa, Elis Regina, Bia, Bebel Gilberto, Maria Creuza, Nara Leão, Jobim, Vinicius, Buarque, Toquinho, Djavan … Il y aura des moments où je vous parlerai d'une des chansons de ceux que j'affectionne. Donovan, Leonard Cohen, The Doors, Tracy Chapman, The Scorpions, Dylan, Lennon ou McCartney (avec ou sans les Beatles), ou de voix d'or comme Sarah Brightman, Ana Torroja, ou Teresa Salgueiro. Puis, parfois, je me promènerai sans but précis entre Piazzolla et Lluis Llach, de Mayte Martin à Gigliolla Cinquetti ou Paolo Conte, de Chavella Vargas à Souad Massi en passant par Gabriel Yacoub. Parce que la musique n’a aucune frontière. La musique ne connait que des sensibilités. Des sonorités. Des larmes ou des sourires. Je vous déposerai ici l'une ou l'autre de mes photos. Les moins ratées. Je vous laisserai un peu de poésie. Des poètes portugais. Que j'aime. Infiniment. Et puis tous les autres dont les textes me touchent. Je ne vous parlerai que des gens que j’aime. Et puis un peu de moi. Si peu. Et puis, si j'ai le temps. Seulement si j'ai le temps, je vous parlerai d'autres choses. Plus intimes.
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