Aussi loin qu’on peut remonter dans la mémoire du temps, on peut affirmer que le cavaquinho (connu à Hawaï sous le nom d’ukulélé) est arrivé à Braga, au Portugal, grâce à une famille qu’on disait très cultivée, arrivant de Biscaye (Pays Basque). Instrument ‘à la sonorité festive’ par excellence et facile à transporter, il a été rapidement adopté dans toutes les fêtes de la région du Minho où l’instrument est également connu sous le nom de braguinha. On trouve, dès 1719, des manuels de recommandations pour la fabrication de guitares et de cavaquinhos.
Avec les années, et la mobilité que l’instrument permettait aux voyageurs et autres aventuriers, il est arrivé à Lisbonne où il a abandonné son aspect rudimentaire pour prendre une forme plus érudite, qui lui donnait une plus grande amplitude sonore, ce qui lui a permis de prendre des airs cosmopolites et être intégré dans des groupes musicaux et même joué par des groupes académiques.
De Lisbonne, l’instrument a voyagé jusqu’en Algarve avant de s’en aller en voyage, là où les rêves d’ailleurs emportaient les marins portugais. Il s’en est allé ainsi jusqu’aux Açores, à Madère, au Cap-Vert, en Angola, au Mozambique, en Inde, en Indonésie et au Brésil où, partenaire indissociable du pandeiro, il a pris une part importante dans la genèse du lundu qui, pour certains, serait l’ancêtre du fado. Curieusement, ce n’est qu’avec la génération samba de 1910 que le cavaquinho acquiert ses lettres de noblesse et devient un instrument indispensable lors du défilé de toutes les bonnes écoles de samba et de choro.
D’ailleurs, au Brésil, des grands noms de la musique brésilienne comme Vlaldir Azevedo, Paulinho Casa Verde, Valdir Silva ou le maestro Benedito Costa, ont dédié une partie de leur vie et de leur œuvre à cet instrument d’origine portugaise.
C’est ainsi que ce bien portugais, en compagnie d’’un groupe d’émigrés, a voyagé jusqu’aux lointaines iles d’Hawaï, pour faire naitre un inventeur qui n’en est pas vraiment un et pour que l’industrie du cinéma américain ainsi que les cartes postales et les rêveries collectives l’inscrivent, à tort, comme étant un instrument originaire d’Hawaï. Comme s’il suffisait à quelques-uns de changer le nom des choses pour que leurs racines s’effacent…
Au Portugal, le musicien Julio Pereira n’épargne ni efforts ni talent pour maintenir vivant cet instrument enraciné dans la culture galégo-portugaise depuis plus de trois cents ans. Je vous propose d’écouter un extrait de son album Cavaquinho.
[à suivre…]
Júlio Pereira
Venho de colher Macela (Je viens de cueillir de la camomille)
(un thème originaire du folklore portugais de Beira Baixa)
On se figure des choses souvent..tu as bien fait de rétablir la réalité!
C’est bien entrainant cet air là..j’aime ,ça sent le soleil.
Bisous du soir
Voilà révélée la véritable histoire du ukulélé dont j’étais loin d’imaginer l’origine portugaise ! Tu as bien raison, Armando, de rendre à César ce qui revient à César.
Une cueillette bien rythmée, tranquillisée par l’herbe en question! -:)) Merci.
(chez moi une pensée pour toi)
Un besiño.
Merci pour cette belle suite Armando et cet instrument est très agréable à écouter
Aussi intéressant que le 1 Merci