Le samedi 1er novembre 1755, Lisbonne (235 000 habitants), est touchée par trois secousses sismiques d’une exceptionnelle violence puis par plusieurs raz-de-marée.
La très belle et riche capitale du Portugal, qui doit sa prospérité à un immense empire colonial, est presque entièrement détruite par le séisme et par l’incendie qui suit. Ce sont 60 000 victimes qui restent sous les décombres. Beaucoup d’entre elles, qui assitaient à l’office de la Toussaint, meurent sous l’effondrement des églises.
Toutefois est épargné le quartier de Belém, situé plus en amont sur l’estuaire du Tage. De là partirent d’ailleurs les grands explorateurs du XVe siècle, tel Vasco de Gama. Le majestueux monastère des Jerónimos et la tour de Belém, construite en 1515 par le roi Manuel 1er, figurent parmi les monuments ayant échappé à la destruction.
Le tremblement de terre est ressenti dans toute l’Europe, entraînant des oscillations jusque dans les lochs écossais et les lacs suisses.
Secousses intellectuelles
Les religieux, les prédicateurs et les philosophes, tels Voltaire et Rousseau, y voient l’occasion de débattre de la miséricorde divine et des mérites de la civilisation urbaine.
Voltaire profite du tremblement de terre pour tourner en dérision l’optimisme de l’illustre savant et penseur Gottfried Wilhelm Leibniz, né à Leipzig en 1646 et mort à Hanovre en 1716.
Le «philosophe» français se fend d’un conte brillant, Candide, où il tourne en dérision les espoirs que plaçait Leibniz dans la science et la connaissance comme moyens de faire progresser l’ensemble de l’humanité. Il se moque tout autant les religieux qui invoquent la soumission à la volonté divine.
Quant à lui, il s’en tient à glorifier la «civilisation» qui apporte aux élites, dont il fait partie, des douceurs telles que chocolat, sucre, café, soieries… Il prône la quête du mieux-être individuel dans une indifférence flagrante pour le reste du monde («Cultivons notre jardin», dit avec résignation le philosophe Pangloss, à la fin de Candide).
Mais ses contemporains se montrent dans l’ensemble plus perspicaces. Ils voient dans le tremblement de terre de Lisbonne un motif d’accélérer les recherches pour comprendre et maîtriser les phénomènes naturels. Ils placent leur confiance dans le «progrès».
Pragmatique, le marquis de Pombal, ministre et homme fort du Portugal, lance une enquête dans tout le pays sur les indices avant-coureurs du séisme. C’est la première fois que l’on tente une explication scientifique des tremblements de terre.
Il entreprend aussitôt la reconstruction des quartiers sinistrés selon l’esprit rationnel des Lumières, avec des rues à angles droits et des constructions sobres.
Sur les bords du Tage, le palais royal, détruit, est remplacé par la monumentale place du Commerce.
Bonjour; je voudrais utiliser les photo que vous avez utilisées pour un document que j’utiliserai en classe (je suis prof de SVT); et je souhaiterais connaître l’origine de ces gravures pour pouvoir les citer. pourriez-vous me les communiquer? Par avance, merci.
c est tros cool on apprend beaucoup de chose mais c est triste ce qui c est passer
bye
Passionnant, une fois de plus Denise a trouvé le mot juste, magnifique compte rendu d’une page d’histoire !
Il faut ralentir un peut sinon on n’a pas le temps d’assimiler cette raz de maré de culture. Très intéressante
C’est passionnant et j’apprends beaucoup.
Mois non plus Lali
J’aime beaucoup quand tu nous racontes des pages de l’histoire de Lisbonne ou de l’histoire du Portugal. Je ne me lasse pas!