C’était au deuxième siècle avant J.C. et les murmures du passé racontent que Mons Sanctus, le village aux allures de crèche de Noël, né de la pierre, aurait résisté, au siège romain, pendant sept longues années, d’où l’affirmation que quand on réussit à conquérir Monsanto, on peut conquérir le monde.
Le village a utilisé une ruse pour décourager l’ennemi. Pour faire croire qu’ils pouvaient encore tenir le siège longtemps, ses habitants ont nourri avec les derniers grains de blé une chèvre, puis ils ont jeté l’animal du haut du château. La pauvre bête a éclaté en touchant terre. Les Romains, en voyant son ventre rempli de nourriture fraîche, ont ajouté le découragement à la fatigue et ont ainsi décidé de lever le siège.
C’est ce fait qui est à l’origine de la Fête des Croix (ou Fête du Château) qui a lieu le 3 mai ou le premier dimanche qui suit ce jour. Il s’agit d’une fête colorée, où on chante et on danse en montant à pied jusqu’au château, avec une poupée de chiffon (marafona ou maia), puis où du haut du château on jette des pièces de terre cuite, peintes en blanc et embellies de fleurs des champs, ces pièces symbolisant la chèvre qui a sauvé le village.
Gualdim Pais, maître de l’Ordre des Templiers, qui ont reçu le village du premier roi du Portugal D. Afonso Henriques qui l’avait pris aux Maures au XIIème siècle, a fait reconstruire le château. Le même Afonso Henriques donna la première charte au village en 1174 et les rois Sancho I, en 1190 et Afonso III, en 1217, l’ont entérinée.
Le village a eu une grande importance dans la guerre contre le Royaume de Léon, raison pour laquelle il a été une priorité pour le roi Sancho I, tout comme sa repopulation et la fortification de la forteresse.
Le village a connu encore une deux tentatives de siège. La première au milieu du XVIIème siècle, par Luis de Haro, ministre du roi Philippe IV d’Espagne et au début du XVIIIème par le Duc de Berwick, mais l’armée portugaise, commandée par le Marquis de Minas, a eu raison des envahisseurs.
Les vestiges du temps traînent encore dans ce village qu’on dirait accroché à la colline, où des rues escarpées nous conduisent, entre les maisons de granit, et en passant par les ruines de la chapelle de San Miguel datant du XIIème siècle, à un cimetière creusé dans la roche, et de là jusqu’à une forteresse détruite par l’explosion de l’entrepôt de munitions, une nuit de Nöel au XIXème siècle. Le château a alors perdu de son importance mais il a conservé une vue magnifique qui se perd à l’horizon.
Un coq en argent arbore la fierté du village d’avoir été considéré le village le plus portugais du Portugal, en 1938, lequel conserve encore toute l’authenticité de ses racines et de sa culture malgré le temps qui passe. Inlassablement.
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Le bleu remercie leurs auteurs.]