Ainsi Femme
la terre était grasse sous l’herbe tendre
dans les aléas des premiers tourbillons
Tu t’y es enfoncée jusqu’à subir l’immobilité des pierres
Là, le Temps meurt où tu te nourris
Femme
livre ouvert, polarisation de l’aleph
au sein du Verbe rouge sang se reflète l’eau blanche de ton sein
Ainsi Femme -Terre-
tu renouvelles chaque fois la loi de l’Echo
dans la quintessence de ton germe
J’irai boire à ton herbe Terre -immobilité centrale-
Ainsi Femme
en devenir de glaise
dans le creux de ton aîne suinte encore la goutte de l’homme
De là naitra l’éternité de toute chose
-dans l’instant même où Neptune soupire-
Ainsi Femme
l’eau a agi sur la terre, le sel est apparu
et dans le lent brassage des effluves lunaires
l’oeuvre des eaux souffle sans cesse des caresses d’argile
sur la mémoire de ta peau -musique archangéenne-
où crisse encore un souvenir de doigt
Ainsi Femme -Terre ! Lune !-
matriarcale souveraine, ainsi,
Ainsi le caillou était vierge de tout signe distinctif
seul ton reflet, Femme, en possédait l’énigme
et la Clé
Ainsi -Chose insoumise-
en ton nom Flux et Reflux se magnifient
Ainsi Femme, mémoire de l’Univers
Ainsi tu sais encore les remous nébuleux et la Source
inconnaissable chaque fois
Ainsi Femme tu redeviens fluide en respirant
Je t’enfanterai encore, Femme, j’enfanterai ta Voix
d’où naîtra un Verbe plus doré que jamais
qui projettera l’enfance vers tes lieux impromis
Ainsi Femme de ton Mouvement
Tiphéret attend la beauté agissante de l’Or
[Poème : Mû]
[Sculpture : Camille Claudel]